A Dieudonné, on ne regarde pas les dents
Il y a des jours où vraiment on ne sait plus que penser.
Et de ne pas être tenté par les hurlements de la meute...
Dieudonné, je l'ai rencontré, plusieurs fois, et je me souviens en 98, ses propos et son enthousiasme lorsqu'il se présentait à Dreux contre le maire F.N. de l'époque. En 2002, il était au premier tour de la présidentielle le candidat "Utopiste" en faveur du droit au logement, de l'augmentation des budgets de l'éducation nationale... monté au créneau, prenant le risque d'un engagement politique et citoyen. Beaucoup d'artistes sont frileux dès qu'il s'agit de mettre le nez dans le débat public, lui non. J'avais voulu garder de cette personnalité un à-priori favorable.
Puis le gaillard est parti "en sucette". Sur le problème de la représentativité de la communauté noire, l'histoire coloniale... (Patrick Lozès, président du CRAN me paraît beaucoup plus lucide sur ces questions, de toute façon, il ne peut pas y avoir de degrés dans les discréminations)... Puis dans une suite de provocations sur les plateaux télés où la limite entre second degré, subtilité du discours et propos ouvertement réactionnaire n'était plus clairement identifiable. Ou alors c'est moi qui suis con...
A cause d'une chasse au sorcière médiatique entraînée par ces surréalistes "dérapages que l'on est encore prêt à admettre controlés", et par nécessité autopromotionnelle, voilà ti pas que le gaillard offre à JM le Pen de devenir le parrain de sa fille...??!!
Est-ce là encore du second degré?
Alors de deux choses l'une, ou notre homme est le plus courageux et en avance sur son temps de tous les artistes du siècle, (une sorte de Socrate de l'humour) et seulement une certaine catégorie d'initié continuera à lire entre les lignes de son discours à demi-mots, ou bien, nous avons à faire à un comique aux abois qui pour défendre sa carrière est près à retourner sa veste plusieurs fois quitte à passer pour le dernier des fafs...
Dans un paysage télévisuel lobotomique, (Starac, gagner des millions, attention dimanche, vivement la marche...), Dieudonné M'bala martyr audiovisuel, tente peut-être de s'immoler aux feux des projecteurs afin de nous démontrer l'ineptie nauséeuse des programmes que l'on subit?
Mais c'est juste ce qu'il me plaît encore de croire... Sans conviction